IAS 2019 : l’AP-HP à la 10ème conférence scientifique internationale sur le VIH

IAS 2019 : l’AP-HP à la 10ème conférence scientifique internationale sur le VIH

Les équipes de l’AP-HP ont présenté les résultats de leurs travaux de recherche au cours de la 10ème Conférence de l’International Aids Society (IAS 2019) « On HIV Science » qui s’est déroulée du 21 au 24 juillet derniers à Mexico (Mexique). Cette conférence biennale a réuni plus de 5000 experts, de 140 pays, venus échanger sur les dernières avancées dans le domaine de la recherche sur le VIH et de ses applications. Focus sur trois eux

La prophylaxie pré-exposition ou PrEP : l’étude ANRS Prévenir*

Cette 10ème édition est notamment marquée par de nombreuses communications sur une stratégie thérapeutique, la prophylaxie pré-exposition, PrEP. Il s’agit un traitement préventif contre le VIH qui permet à une personne séronégative au VIH d’éliminer le risque d’infection par la prise quotidienne ou à la demande d’un comprimé composé de deux molécules antirétrovirales. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a pris position en faveur de cette stratégie thérapeutique et a mis à jour ses recommandations 

Le Pr Jean-Michel Molina, du service des maladies infectieuses, parasitaires et tropicales de l’Hôpital Saint-Louis AP-HP et de l’Université de Paris, a présenté le 23 juillet, les résultats de l’étude ANRS Prévenir*. Cette étude confirme l’efficacité et la bonne tolérance de la PrEP à la demande ou quotidienne en condition de vie réelle. Plus de 3000 personnes, séronégatives et à haut risque d’être infectées par le VIH, ont été recrutées au cours de cette étude et seuls 2 cas de contamination par le VIH chez des personnes ayant interrompu la PrEP ont été relevés à l’analyse des données au 13 juin 2019.

L’étude ANRS Prévenir a pour objectif d’évaluer l’impact en santé publique du déploiement de la PrEP en Ile-de-France. Le but étant de réduire le nombre de nouvelles infections de 15% en trois ans dans la population des Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH).

Traitement des patients co-infectés par le VIH et la tuberculose : ANRS Reflate TB2 une première étude de grande ampleur

L’efavirenz est le traitement de référence de l’infection au VIH chez des patients souffrant aussi de tuberculose. Peu d’alternatives thérapeutiques existent en cas d’effets secondaires ou de résistance à cette molécule. Un essai de phase II (ANRS 12180 Reflate TB), mené de 2009 à 2011, a montré que le raltegravir pourrait être une alternative intéressante notamment en raison d’une interaction modérée avec la rifampicine, un antituberculeux fréquemment prescrit chez ces patients co-infectés.

Le Dr Nathalie de Castro, du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis AP-HP, a présenté le 22 juillet 2019, les résultats de l’étude ANRS Reflate TB2 menée avec le Pr Beatriz Grinsztejn (Rio de Janeiro), un essai de phase III qui fait suite à ANRS Reflate TB. Les résultats n’ont pas permis de démontrer que le raltegravir pouvait remplacer l’efavirenz chez ces patients. Cet essai randomisé de phase III sans insu, s’est déroulé dans cinq pays (Brésil, Côte d’Ivoire, France, Mozambique, Vietnam) avec un total de 460 patients. La moitié des patients a reçu le traitement à l’efavirenz et l’autre le raltegravir 400 mg x2 par jour associé à deux antirétroviraux (ARV). Les patients au début de l’étude étaient sous traitement antituberculeux mais n’avait pas encore reçu d’ARV.

Ces résultats sont importants car il s’agit de la seule étude de large ampleur à explorer l’utilisation d’une alternative à l’efavirenz en cas de co-infection VIH/tuberculose. Le Dr Nathalie de Castro a reçu le prix de « IAS Tuberculosis/HIV Research Prize » pour les travaux qu’elle a présentés.

Une nouvelle piste d’allègement thérapeutique : l’étude ANRS QUATUOR

Les trithérapies antirétrovirales (ARV) sont efficaces pour maintenir sous contrôle le VIH chez les personnes récemment infectées à condition de les prendre quotidiennement mais avec des effets secondaires potentiels. Des chercheurs s’intéressent donc à réduire cette prise de médicaments tout en conservant les bénéfices thérapeutiques d’une prise quotidienne. Les résultats d’une étude allant dans ce sens, ANRS QUATUOR, ont été présentés le 24 juillet 2019 par le Dr Roland Landman, Service des maladies infectieuses, parasitaires et tropicales de l’hôpital Bichat AP-HP, IAME, UMR 1137, Inserm, Université de Paris et Sorbonne Paris Cité. Menée avec le Dr Pierre de Truchis, Service des maladies infectieuses, parasitaires et tropicales de l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP, cet essai a montré que la prise 4j sur 7 d’une trithérapie ARV était statistiquement non inférieur au traitement quotidien.

Pour aller plus loin, l’AP-HP à l’IAS 2019

ORAL ABTRACT SESSION

Etude ANRS Prévenir

*ANRS Prévenir est menée par le Pr Jean-Michel Molina à l’hôpital Saint-Louis AP-HP, par Dominique Costagliola (Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique, Inserm, Sorbonne Université, Paris, France), par le Dr Jade Ghosn (Service des maladies infectieuses, parasitaires et tropicales de l’hôpital Bichat AP-HP, Inserm et Université de paris) et par Daniela Rojas-Castro (Coalition PLUS), co-investigateurs de l’étude, en partenariat avec l’association AIDES et soutenue par le Sidaction et Gilead, cherche à améliorer l’offre de PrEP en Ile-de-France et à évaluer l’impact de cette stratégie de prévention sur l’épidémie du VIH/SIDA dans cette région

Etude testant MK-8591 en combinaison avec la doravirine

Etude ANRS Reflate TB2

Etude ANRS QUATUOR

POSTER EXHIBITION

Etude ANRS 167 LAMIDOL

Etude sur le risque d’infection au papillomavirus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes séronégatifs et prenant une PrEP